La signalisation temporaire applique les principes de la signalisation routière, ainsi que deux autres plus spécifiques, d’adaptation et de cohérence.
La nécessité d’une circulation alternée
Lorsqu’une route ouverte au public est touchée par un accident ou des travaux impactant son accessibilité, une signalisation temporaire s’impose.
Si les travaux empiètent sur une voie de circulation, mais pas en totalité, elle peut rester accessible mais sur une section réduite. Lorsque la voie est à double sens de circulation, que celui-ci doit être maintenu mais que la largeur disponible ne permet pas un croisement de véhicules normal, il convient alors de mettre en place une circulation. Les véhicules peuvent ainsi l’emprunter tout de même, mais à tour de rôle.
Afin de maintenir une certaine fluidité dans le trafic, la mise en place d’une circulation alternée doit en revanche être bien adaptée et signalée. Elle répond à des règles spécifiques, est règlementée et possède même ses solutions de signalisation temporaires dédiées.
Le dispositif est à adapter selon qu’il s’agisse d’un chantier fixe ou mobile, sur une route à 2 voies, 3 voies, sur carrefour, sur giratoire, etc. Il existe aussi des situations où il ne peut pas y avoir de circulation alternée, par exemple en cas de chantier d’une longueur supérieure à 1200 mètres.
Quel dispositif d’alternat privilégier ?
La situation variera selon la configuration du lieu, la durée des travaux, la période et surtout l’importance du flux de véhicules empruntant l’espace concerné ainsi que la longueur de la zone impactée.
En règle générale, lorsque la situation nécessite une circulation alternée, celle-ci peut être effectuée par les forces de police et/ou une signalisation adaptée.
La règlementation prévoit différentes signalisations spécifiques :
- Les panneaux B15 et C18
- Les feux d’alternat temporaires ou autrement dit jeu de feux KR11
- Les signaux d’approche K10, avec un ouvrier pour chaque piquet, communiquant entre eux par radio
Ces dispositifs sont à adapter selon la situation, parfois même à combiner, étant généralement accompagnés de panneaux de signalisation, voire de marquage routier, conformément à l’ensemble des règles liées à la signalisation temporaire. De plus, quel que soit le dispositif à installer, il est essentiel de garder à l’esprit qu’il faut pouvoir en assurer une bonne visibilité.
Afin de déterminer le dispositif pertinent à mettre en place, deux critères principaux à évaluer sont : l’importance du trafic et la longueur du chantier.
Tandis que des panneaux B15 / C18 conviendront pour un trafic de pointe allant jusqu’à 400 véhicules par jour, il faudra installer des feux KR11 dès 800 véhicules/jour et des piquets K10 si l’on atteint le seuil du millier.
Le jeu de feux de chantier
Les règles du feu tricolore temporaire KR11, instauré par l’arrêté du 5 novembre 1992, sont toujours en vigueur.
Les feux temporaires s’appliquent donc en cas de chantier entre 50 et 500m de long et/ou lorsque le trafic ne dépasse pas 800 véhicules par heure (au maximum). Grâce à leur fonction lumineuse, les feux de chantier gèrent l’alternance du flux de véhicules de manière automatisée et synchronisée.
Ils peuvent aussi être nécessaires sur de plus grandes distances de chantier la nuit (souvent période d’inactivité) si le trafic diminue assez sur cette période.
Habitués au système de feux de signalisation, les usagers appréhendent bien les feux de chantier, lesquels sont bien visibles et simples à comprendre, leurs codes de fonctionnement étant très proches des feux « fixes ».
Etant automatiques, ils ont l’avantage de fonctionner normalement, y compris en dehors des heures d’activité du chantier. De plus, en adaptant bien leur nombre et leur placement, ils permettent d’organiser efficacement la circulation sur la voie principale du chantier mais également sur d’autres (perpendiculaires) qui seraient impactées.
Le feu de chantier temporaire possède donc de nombreux atouts, notamment son autonomie et sa visibilité.
Cependant, il s’adapte moins finement aux changements réels de trafic que l’ajustement naturel qui peut s’effectuer humainement, grâce à des ouvriers maniant des piquets K10.
De plus, il sera indispensable de bien veiller à sa maintenance (notamment en vérifiant par anticipation le niveau de charge des batteries, s’assurer d’une visibilité optimale, d’une bonne stabilité…) afin qu’il occupe pleinement son rôle, sans défaillance.
Les couleurs et durées minimales d’allumage de chaque feu sont parfaitement règlementées. Ainsi, tandis que le feu supérieur ne pourra qu’être rouge, le feu inférieur sera vert ou jaune clignotant. Il existe 2 types de feux : le Signal tricolore d’alternat KR11v, qui reprend exactement les codes des 3 couleurs des feux traditionnels, et le KR11j qui repose sur un feu bas clignotant. Si les feux sont indépendants, sans être câblés entre eux, ce dernier sera alors privilégié.
Concernant les durées et critères d’allumage, il existe une grille de réglage découpée dans une logique de tranches de 100 m. Il peut également être pertinent de mettre en place un réglage spécifique en cas de fort trafic déséquilibré afin d’étendre le passage du sens de circulation le plus emprunté. Il faut alors se référer à une grille complémentaire pour de tels cas, cela nécessitant d’avoir une bonne connaissance préalable du trafic.
En règle générale, le réglage des feux doit tenir compte du temps de passage, y compris afin qu’un véhicule puisse terminer sa circulation sur la voie autorisée, même s’il s’est engagé à la dernière seconde du feu l’y autorisant.
Certains modèles de feux temporaires intègrent également un minuteur, afin d’indiquer le temps d’attente restant (minutes/secondes) avant de pouvoir démarrer. Ceci est non obligatoire, mais permet d’informer et rassurer les conducteurs.
Au-delà des caractéristiques obligatoires, il existe différents critères de choix pour ce type de jeux de feu :
- Visibilité / affichage du temps d’attente
- Autonomie
- Adaptabilité (selon les diverses configurations et routes, dont les carrefours à 2 ou 3 branches)
- Programmation
Bien Installer un jeu de feux temporaire
Les feux d’alternat temporaire sont toujours installés par deux au minimum (un dans chaque sens). On parle d’ailleurs généralement d’1 « jeu de feux ». Ils doivent être placés à droite de la voie. Selon la voie impactée ou non par le chantier ou l’obstacle, ils seront installés à proximité mais tout de même à distance raisonnable de la zone à contourner. Par ailleurs, il faudra tenir compte de la circulation nécessaire des véhicules qui doivent entrer et sortir, adaptant la distance entre la zone de chantier et le dispositif.
Dans une logique de signalisation d’approche, les feux d’alternat temporaire doivent être annoncés en amont. Pour ce faire, il est nécessaire de les accompagner d’un panneau de type AK17, ainsi que, généralement, d’un panneau KC1 « circulation alternée ».
Conformément aux règles générales de signalisation, ils doivent toujours être parfaitement visibles, ce qui implique une hauteur adaptée ainsi qu’une bonne orientation.
En cas de changement de place des travaux pendant la journée, il est préférable de déplacer l’alternat plutôt que d’allonger sa longueur et donc l’attente des usagers.
Enfin, l’installation de ce dispositif doit préalablement avoir été autorisée par l’autorité responsable de la voie concernée.
Source officielle : instruction interministérielle sur la signalisation routière, dont arrêté du 12 décembre 2018 relatif à la modification de la signalisation routière.
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